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Le 31/08/2012
La peine de mort a historiquement constitué l’un des attributs de la souveraineté étatique : symbole du monopole de la violence physique légitime maniée par le pouvoir, elle était placée au sommet de la hiérarchie des sanctions que la justice pénale pouvait prononcer contre les criminels les plus dangereux. D’un usage fréquent dans le droit pénal pré-révolutionnaire, la peine de mort fait néanmoins l’objet d’un débat à partir du siècle des Lumières, et son importance décroît au cours du XIXe siècle. Il faudra cependant attendre la loi du 9 octobre 1981 pour qu’elle soit définitivement abrogée.
Les prémices de l’abolition
Les premiers débats conséquents relatifs à l’abolition de la peine de mort remontent au XVIIIe siècle: le juriste italien Cesare Beccaria, dont les travaux inspirèrent l’œuvre de la Révolution française en matière pénale, conteste la légitimité de cette sanction au nom du principe de nécessité et de proportionnalité des peines. Certains révolutionnaires français, comme Robespierre ou Condorcet, font également valoir leur opposition à l’existence de cette peine, sans parvenir à convaincre l’Assemblée constituante, qui supprime les supplices mais refuse d’abroger la peine de mort.
Le XIXe siècle confirme l’existence d’un courant abolitionniste, constitué d’intellectuels, de juristes et d’hommes politiques. Victor Hugo en est l’un des plus ardents représentants: il publie en 1829 Le dernier jour d’un condamné à mort, accompagné d’une préface prenant vivement position en faveur de l’abolition. Lamartine partage ce combat, publiant en 1830 un poème intitulé Contre la peine de mort, et usant de sa qualité de député pour convaincre ses collègues de la Chambre.
Si le nombre moyen des condamnations à la peine capitale et des exécutions est divisé par dix au cours du XIXe siècle, l’abolition de la peine de mort devient pour les abolitionnistes une question de principe. Quelques députés de la IIIe