Jacques lantier
Ses instincts poussent Jacques Lantier, contre sa volonté, à tuer les femmes qui lui cèdent. Pour lui, l'amour semble ne pouvoir se réaliser pleinement que dans la mort. Les symptômes lui sont bien connus : "des morsures de feu, derrieres les oreilles, lui trouaient la tête, gagnaient ses bras, ses jambes, le chassaient de son propre corps, sous le galop de l'autre, la bête envahissante" (p.416). Car il est à la fois bête qui chasse ("il obéissait à ses muscles, à la bête enragée", p85), et bête traquée : sans possibilité de contrôle, il ne peut que fuir ("il galopa au travers de la campagne noire, comme si la nature déchaînée des épouvantes l'avait poursuivi de ses abois." ,p89. Mais cette fuite est inutile : s'il tentait d' "aller tout droit, plus loin, toujours plus loin, pour se fuir, pour fuir l'autre, la bête enragée qu'il sentait en lui, [...] il l'emportait, elle galopait aussi fort" (p.89). Il se sent "terrifié de n'être plus lui, de sentir la bête prête à mordre"(p.326-329), la "bête carnacière" (p.307).
Dans ses crises, le faciès de Lantier porte des signes de cette "sauvagerie qui le ramenait avec les loups mangeurs de femmes, au fond des bois". "Sa mâchoire inférieure avançait tellement , dans une sorte de coup