Jean de la fontaine
Son père, très inquiet sur l'avenir d'un jeune homme qui lui paraissait tout à fait nul et dont les distractions faisaient la risée de tous ceux qui avaient l'occasion de le fréquenter, crut le rendre un peu plus sérieux en lui faisant épouser Marie Ericart, fille du lieutenant au bailliage de la Ferté-Milon (1647); après quoi, il lui transmit sa charge. Un jour, un officier, en garnison à Château-Thierry, déclama devant le futur poète, l'Ode de Malherbe sur la tentative d'assassinat commise en 1605 sur Henri IV. Ce fut, dit-on - mais ce n'est peut-être qu'une légende -, un trait de lumière : La Fontaine, enthousiasmé, sentit quelle était sa véritable vocation. A partir de ce moment, il se livra à l'étude des poètes antiques et surtout aux vieux écrivains français, des fabulistes français et des conteurs italiens.
Mauvais administrateur et mauvais mari, il se hâta de vendre la charge et d'abandonner le foyer conjugal : il en vint même, si l'on en croit certaines anecdotes, à oublier qu'il eût été jamais marié. Quelques-uns de ses premiers essais ayant attiré l'attention de la duchesse de Bouillon, qui se trouvait à Château-Thierry, cette dame l'admit près d'elle, l'emmena à Paris et se, déclara sa protectrice : elle l'appelait son Fablier. A ce moment, il avait déjà joyeusement mangé une partie de « son fonds avec son revenu ».
Durant