Jeudi 15 janvier 2015 jean Rouaud
Groupe Lectures : Jean ROUAUD
Quand en novembre 1990, les académiciens Goncourt décernent leur prix à Jean Rouaud pour son premier roman « Les Champs d’honneur » personne ne connaît cet auteur. On apprend bientôt qu’il est kiosquier sur un boulevard parisien: c’est là qu’il a rencontré Jérôme Lindon, son roman est publié aux Éditions de Minuit.
Jean Rouaud est né en décembre 1952, en Loire qui s’appelait encore Inférieure, expression que l’auteur a conservée, en fait, le cœur rural et bigot du vieux pays chouan. Il a une enfance marquée par le décès de son père quand il a dix ans. Son éducation est sévère, sa mère aimante est rigide et pleine de principes.
« Elle ne lira pas ces lignes, la petite silhouette ombreuse dont on s'étonnait qu'elle eût pu traverser trois livres sans donner de ses nouvelles. » (Pour vos cadeaux)
Ainsi commence le dernier roman de Jean Rouaud qui, dans son quatrième livre, nous parle de sa mère avec une tendresse retenue et beaucoup d'émotion.
De 1962 à 1969, il fait ses études secondaires au lycée catholique Saint-Louis à Saint-Nazaire : enfant solitaire, il ne se plaît pas dans cette communauté :
Le Monde à peu près est l'histoire d'un adolescent myope, meurtri par la mort tragique et prématurée de son père, affrontant des problèmes de valeurs et d'identité, de destin et de choix, d'amitié et d'amour. Cette myopie a des incidences sur le rapport qu'il entretient avec le monde et avec les autres notamment lorsqu'il joue au football et surtout dans la difficile approche des filles.
« Au cours de cette première année de collège, rebuté par une nourriture qui ne ressemblait en rien à la cuisine maternelle, j'avais pris l'habitude de m'alimenter essentiellement de tartines beurrées et de sucres : douze morceaux et demi dans mon bol de café au lait déjà pré sucré du matin, lequel nous était servi dans de grands pots en aluminium fondu, que nous apportaient sur des chariots à l'armature tabulaire de