Joey ayoub
Objectif : comprendre l’expression « les Trente Glorieuses »
TEXTE :
Dans la première partie de son ouvrage, Les Trente Glorieuses, l’économiste Jean Fourastié (1907-1990) compare deux villages et les importants contrastes socio-économiques qui les séparent : Madère pourrait appartenir à un pays en voie de développement, Cessac présente tous les signes d’une économie industrielle et tertiaire. L’auteur révèle à la fin de son analyse que ces deux villages n’en sont qu’un seul, Douelle, mais à deux dates différentes : 1946 et 1975. Le village a été transformé par trente années de développement économique, qualifiées de « Trente Glorieuses »
« Ne doit-on pas dire glorieuses les trente années qui séparent Madère de Cessac, et ont fait passer Douelle et la France de la pauvreté millénaire, de la vie végétative traditionnelle, aux niveaux de vie et aux genres de vie contemporains ? A meilleur titre cependant que « les trois glorieuses » de 1830 qui, comme la plupart des révolutions, ou bien substituent un despotisme à un autre, ou bien, et ce sont de meilleurs cas, ne sont qu’un épisode entre deux médiocrités (…). Libre à quelques adolescents sympathiques mais mal informés, bénéficiant du niveau et du genre de vie actuels de la France, de l’hygiène, de la santé, de la Sécurité Sociale, et de tous les moyens modernes de transport, d’information, de communication… de critiquer, voire de détester la « société de consommation ». Après les descriptions qu’on vient de lire, leurs opinions et leurs sentiments paraissent hâtifs. En fait, les peuples ont toujours ardemment désiré échapper aux pauvretés, aux duretés, aux misères traditionnelles ; aucun n’a pu le faire plus rapidement et plus nettement que la France en ce troisième quart du XXème siècle (…). Et l’écart qui sépare Cessac de Madère, et plus encore du Douelle de 1830 et de 1750, l’élévation de l’espérance de vie, la réduction de la morbidité et des souffrances physiques, la