John heartfield
Aux côtés des dadaïstes berlinois.
Originaire de Berlin, John Heartfield (qui a anglicisé son vrai nom, Helmut Herzfeld, dès
1916 en signe de protestation contre la guerre) s’impose très vite comme l’une des figures déterminantes de l’expression berlinoise du mouvement Dada (1). […] Surnommé le « Dadamonteur », John Heartfield s’éloigne toutefois de Dada dès l’année suivante pour s’engager plus avant dans les rangs communistes.
Un maître dans l’art du photomontage.
Précédée dans la seconde moitié du XIX ème siècle par une production d’images recourant à toutes sortes de trucages photographiques et de superpositions de clichés, la technique du photomontage a été mise au point par les dadaïstes berlinois entre 1916 et 1918. […] Fondée sur la notion de montage, cette technique procède de l’organisation d’une image par juxtaposition de photographies récupérées ici et là, notamment dans la presse, puis découpées et contrecollées sur un support commun. […]
Et la photographie devient militante.
Dans la suite logique de leur engagement militant, le 31 décembre 1918, John Heartfield et son frère Wieland, ainsi que Georges Grosz et le dramaturge Erwin Piscator, s’inscrivent au
KPD (parti communiste allemand), fondé la veille par Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht.
Dès lors, l’artiste consacre toute son activité à servir la cause révolutionnaire. Il s’invente un slogan – « Utilisez la photographie comme une arme ! » – et mène un combat acharné contre l’ordre. […]
Philippe Piguet, « 7 clefs pour comprendre John Heartfield », L'Œil, n° 580, mai 2006.
(1) : « mouvement Dada » : Dada, dit aussi dadaïsme, est un mouvement intellectuel, littéraire et artistique qui, entre 1916 et 1925, se caractérisa par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, artistiques et