John locke
Médecin et philosophe anglais, il est l’auteur d’une œuvre tardive (écrite à plus de 55ans) : le Traité du gouvernement civil (1689). Les deux livres du Traité renferment les idées du libéralisme politique. Ecrits probablement avant la révolution de 1688-1689, ils constituent une réplique cinglante aux thèses absolutistes qui ont dominé l’Angleterre de Jacques II. Locke y développe un système philosophique affirmant la nécessité d’une limitation stricte du pouvoir d’Etat.
Impliqué dans les intrigues contre les Stuarts (catholiques, partisans d’un absolutisme royal de droit divin), Locke a du s’exiler en Hollande. Ce n’est qu’après la chute de Jacques II qu’il rentre en Angleterre et y publie son Traité du gouvernement civil. Le premier livre conteste vigoureusement la thèse du droit divin développée par Robert Filmer dans Da Patriarcha (1680). Le second s’attaque aux arguments de Hobbes et de son Léviathan (1651). Locke y reprend la thèse hobbesienne du contrat dont il réfute les conclusions. Selon lui, le consentement au pouvoir civil (par le contrat) ne peut contraindre les hommes à abandonner leurs droits naturels. Dès sa présentation de l’état de nature, Locke conteste les idées de Hobbes : les hommes, dans leur condition naturelle, vivent dans la concorde, la solidarité et la justice. Néanmoins, la propriété et le commerce sont des sources d’inégalité qui compromettent la paix. Aussi est-il nécessaire que les individus réalisent un pacte social afin de s’unir et de déléguer leur souveraineté à un gouvernement civil capable de sanctionner les violations de la loi naturelle.
Contrat
Locke se réapproprie l’idée de contrat. Tout gouvernement prend sa source dans le consentement des hommes qui décident de s’assembler pour lutter contre le désordre et fonder les règles d’une vie sociale harmonieuse. L’innovation de Locke est la distinction qu’il opère entre la société et le pouvoir civil (jusque là, la société, le corps politique et le