Juda
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Selon les évangiles synoptiques, Judas l’Iscariote, l’un des Douze, assurait le rôle de trésorier. Le surnom d’Iscariote signifie l’homme de Qeriyyot, localité du pays de Juda, dont parle le livre de
Josué 15(25). Mais on lit aussi que le mot viendrait du mot « sicaire » (du latin sicarius, le porteur de dagues), les sicaires étant un autre surnom des Zélotes. Le plus vraisemblable est cependant que ce nom vienne de celui d’Issachar, « homme du salaire » ( ,שָׂ כ ֹרSKR, Sakar), qui suit Juda dans la liste des fils de Léa et de Jacob.
Il vend Jésus pour trente pièces d’argent (parfois traduit par l’expression deniers de Judas) aux grands prêtres de Jérusalem (30 est la valeur numérique de ,יהודהYéhudah, « Judas » en hébreu).
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Des théologiens considèrent aujourd’hui que ce n’est pas tant la trahison de Judas qui fait problème, car elle est pardonnable puisque pour tout péché, miséricorde, pour peu qu’il y ait au moins un début de regret.
« Pris de remords, il se pendit peu après sa trahison non sans avoir rendu leurs 30 pièces d’argent à ses commanditaires » (Matt. 27,5).
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Mais le problème est surtout le suicide de Judas qui, dans ce cas précis, marque un refus de l’espérance, donc de la miséricorde et du pardon, ce qui est attesté par le fait que Jésus a, d’avance, formellement désigné Judas comme « démon » :
« N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze ? Et pourtant l’un d’entre vous est un démon. »(Jean 6,70)
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Judas est considéré comme étant un Ish-Kerayot, c’est-à-dire « un homme de la banlieue ».
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Armand Abécassis montre, dans son livre Judas et Jésus, une liaison dangereuse, que le verbe paradidonaï, traduit par livrer ne doit pas être interprété au sens de trahir, mais qu’au contraire, il existe une véritable connivence entre Judas et Jésus. Judas n’a toutefois pas bien compris le message de Jésus qui refuse l’usage de la violence pour prendre le pouvoir. Il le livre, avec l’assentiment de