Julie daubié
Prénommée Julie-Victoire à l'état civil, on l'appelle Victoire, prénom usuel de sa mère au quotidien. Julie est le prénom de sa sœur aînée qui est à l'état-civil Marie-Julie. Huitième enfant de sa fratrie, elle a vingt mois à la mort de son père, qui est enterré dans le caveau de sa famille à Fontenoy. La mère et les enfants rejoignent alors Fontenoy-le-Château où réside la famille paternelle de Julie-Victoire. L'inscription de ses frères et sœurs sur les registres paroissiaux de Fontenoy montre que les enfants y suivent leur catéchisme.
Elle est issue de la petite bourgeoisie catholique fontenaicastrienne. Les familles Colleüille et Daubié se sont illustrées sous la Terreur en cachant des prêtres. Son grand-père paternel est Siméon-Florentin Daubié, greffier de justice et ancien négociant qui vit maintenant de ses rentes. Son grand-père maternel Jean-Nicolas Colleüille après avoir vendu les forges du Moulin brûlé et de Pont-du-Bois est le directeur des forges de Buyer à la Chaudeau.
Contrairement à la légende, elle n'a jamais travaillé dans les ateliers de la Manufacture Royale de fer blanc de Bains-les-Bains. Son nom n'apparaît jamais sur les registres d'établissement de livret ouvrier. Il est certain qu'elle a côtoyé et vu au bureau de bienfaisance de Fontenoy la misère des ouvriers de campagne, la triste condition des domestiques et le vilain sort réservé aux mères célibataires. Elle puisera peut-être là l'inspiration de son essai La Femme pauvre au XIXe siècle qui lui permet de remporter le premier prix du concours de l'Académie impériale des sciences belles-lettres et arts de Lyon le 21 juin 1859. La séance de l'Académie, présidée par Monsieur Sauzet, accorde à Mademoiselle Daubié, une médaille de 800 francs.
Cette question de concours devient La Femme pauvre au XIXe siècle, par une