Sans cesse handicapé par sa condition de plébéien dans son entreprise d'atteindre la haute bourgeoisie, Julien trouve tout de même en toute circonstance le moyen de captiver l'attention sur lui. Dans ce passage, très fier de lui, nommé garde d'honneur par le maire, il monte un cheval avec élégance, entraînant sur son passage la surprise, la jalousie et la haine parmi le public. Chacun y va de son anecdote,de sa surprise, certains clamant qu'il ne mérite pas cette gloire, se justifiant simplement par le fait de sa classe sociale avec par exemple «Ces messieurs devraient bien faire une avanie à ce petit insolent, né dans la crotte», d'autres le réduisant, une fois de plus avec pour simple motif l'amitié que lui, membre de la petite bourgeoisie porte à la famille De Rênal, au niveau de criminel, l'accusant par avance d'actes qu'il n'a pas commis, de traîtrise, entre autres «Il est sournois et porte un sabre, il serait assez traître pour leur couper la figure».
Malgré cette tension palpable, Julien, d'une démarche assurée fait avancer sa monture comme si de rien n'était. Plein d'auto-satisfaction, Julien ne se sent plus lorsque par malchance, son cheval saute hors du rang, effrayé par un tir de canon, mais que l'impressionnant cavalier qu'il est reste en selle.
Couronnant son accès de fierté par ce dernier hasard, Julien va jusqu'à s'approprier le rôle d'officier d'ordonnance de Napoléon, au moment ou sa joie atteint son paroxysme.

Débutant par la description de la scène «la garde d'honneur se mit en mouvement», «on admirait les uniformes», on dérive progressivement, passant par chaque étape de la parade «chacun reconnaissait un parent, un ami», «on se moquait de M. de Moirod», pour arriver finalement à une focalisation sur le personnage de Julien «mais une remarque fit oublier toutes les autres» qui n'est apparemment pas à sa place ici. L'effet de focalisation renforce l'impression donnée par le public que Julien n'a pas sa place ici, que c'est un intrus.
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