Juste la fin du monde, jean lagarce, jean louice lagarce
Nous le voyons par exemple, lorsque la mère persiste à raconter leurs anciennes routines comme les balades du dimanche en voiture avec le père. L’action est donc menée par les hésitations de langage et le souvenir. L’enfermement de la parole est d’autant évident que Louis ne livre sa pensée qu’à travers des moments bien précis, coupés du récit car il demeure hermétique aux autres et ne s’adresse qu’au lecteur. Le recul nécessaire à l’analyse personnelle ou de leur échange n’est atteignable qu’au prologue, au début de la deuxième partie et à l’épilogue qui rompent avec la temporalité énonciative. A défaut de péripéties, le nœud de l’action n’est rendu que par la parole étriquée de ses …afficher plus de contenu…
Le fait que Louis s’obstine à vouloir se l’approprier rappelle cette fois-ci l’exemple d’Albert Camus avec sa pièce Caligula dont le protagoniste éponyme décider de prendre le contrôle de son destin en faisant sa propre loi. En effet, pour illustrer le déni de Louis sur sa mort, nous pourrions citer ce passage où il affirme « elle ma décision ». Mais le voyage ne le sauve pas : « Je perds. J’ai perdu. » Si Juste la fin du monde s’inspire de l’exemple du théâtre antique et classique, elle puise aussi dans le théâtre contemporain des modèles qui s’affranchissent de leurs normes afin d’édifier sa propre