Juste la fin du monde, jean-luc lafine
Parcours : Crise personnelle, crise familiale EXTRAIT 1. Première partie, scène 2. ANTOINE. – Cela va être de ma faute.
Une si bonne journée.
LA MÈRE. – Elle parlait de Louis‚
Catherine‚ tu parlais de Louis‚ le gamin.
Laisse-le‚ tu sais comment il est.
CATHERINE. – Oui. Pardon. Ce que je disais‚ il s’appelle comme vous‚ mais‚ à vrai dire...
ANTOINE. – Je m’excuse.
Ça va‚ là‚ je m’excuse‚ je n’ai rien dit‚ on dit que je n’ai rien dit‚ …afficher plus de contenu…
ANTOINE. – Les rois de France.
CATHERINE. – Écoute‚ Antoine‚ écoute-moi‚ je ne dis rien‚ cela m’est égal‚ tu racontes à ma place !
ANTOINE. – Je n’ai rien dit‚ je plaisantais‚ on ne peut pas plaisanter‚ un jour comme aujourd’hui‚ si on ne peut pas plaisanter...
LA MÈRE. – Il plaisante‚ c’est une plaisanterie qu’il a déjà faite.
ANTOINE. – Explique.
CATHERINE. – Il porte le prénom de votre père, je crois, nous croyons, nous avons cru, je crois que c’est bien, cela faisait plaisir à Antoine, c’est une idée auquel, à laquelle, une idée à laquelle il tenait, et moi, je ne saurais rien y trouver à redire
- je ne déteste pas ce prénom.
Dans ma famille, il y a le même genre de traditions, c’est peut-être moins …afficher plus de contenu…
je ne saurais rien y trouver à redire / je ne déteste pas ce prénom.
A deux reprises, le jugement personnel assumé par Catherine passe par des tournures euphémistiques prenant la forme de négations, une partielle puis une totale (ne...rien, ne ...pas) : là encore, Catherine gagne en force déclarative, même de façon progressive et minime. Le discours aide celui qui le tient, plus encore que celui auquel il est tenu. Même si Catherine se débat avec les tournures de