Justine land
Nouvelles «vues» sur le cinéma québécois. no 8, Hiver 2008, www.cinema-quebecois.net 1
Représentation de la chair au cinéma et au théâtre.
Le corps humain dans tous ses états, de la conception à la décomposition, en passant par la mutation. Par Thierry Giaccardi
À Claude Tannery et Oliver Speck. Comment faut-il que tu les nommes
Elles sont tout ce que nous sommes
Et cependant ne sont pas hommes
Guillaume Apollinaire,
Les mamelles de Tirésias. Le cinéma est aussi un microscope : quelle que soit la minceur apparente du sujet, un film qui cherche avec conviction à démêler un petit bout de la vérité - serait-ce la vérité étroitement autobiographique d'une relation de couple.
Roberto Rossellini,
Le cinéma révélé.
Seth Brundle : « What am I working on?
Uhh. . . I'm working on something that will change the world, and human life as we know it ».
David Cronenberg,
The fly.
Dans un essai capital, Susan Sontag insiste sur le fait que, s’il existe une distinction irréductible entre le cinéma et le théâtre, c’est certainement dans le traitement de l’espace : « le théâtre s’en tient à une utilisation logique ou continue de l’espace. Le cinéma,
(grâce au montage, c’est-à-dire grâce au changement de plan, unité de base de la fabrication du film) peut recourir à une utilisation alogique ou discontinue de l’espace » (Mast, 367). Nous
Thierry Giaccardi− Représentation de la chair au cinéma et au théâtre.
Nouvelles «vues» sur le cinéma québécois. no 8, Hiver 2008, www.cinema-quebecois.net 2
en ajouterons une deuxième : le traitement du corps humain, et de tout être vivant en général. De ce point de vue, il serait intéressant de comparer aussi le rôle de