Kant, Critique de la faculté de juger, §1
Critique de la faculté de juger, §1 : Le jugement de goût est esthétique
p.181-182
Thème : Art
Goût ; entendement/imagination ; sentiment/connaissance ; subjectivité ; logique/esthétique
Problématique :
La question est de savoir dans quelle mesure il est possible de distinguer les jugements logique et esthétique selon les facultés auxquels ils font appel et selon le rapport sujet/objet qu'ils engagent.
Thèses :
1/ Le goût est le mode de notre faculté de juger qui nous permet de savoir si tel ou tel objet est beau
2/ Le jugement esthétique n'est pas rapporté aux concepts de l'entendement, mais aux sentiments fondées sur les représentations de l'imagination, nous faisant ressentir du plaisir ou du déplaisir
3/ Le principe déterminant du jugement esthétique est subjectif, puisque relatif à nos sentiments, émotions, non à nos connaissances.
4/ Le jugement esthétique s'oppose au jugement logique (issu des concepts, de l'entendement et dont la finalité est la connaissance) : il nous instruit sur nous-même plutôt que sur l'objet, est tiré de l'imagination, orienté sur notre subjectivité, tire sa "validité" de nos seuls sentiments, du sujet qui le forme et non de l'objet sur lequel il porte...
Plan :
-> Le goût comme faculté de juger esthétique
-> Corrélativement, le jugement esthétique ne saurait être issu de l'entendement
-> Le jugement esthétique ne vise pas à accroître notre connaissance, il est irrémédiablement subjectif
-> Cela l'oppose au jugement logique, qui nous représente ses objets par l'intermédiaire de concepts.
-> Le jugement esthétique, reposant sur le sentiment, instruit plus son émetteur de l'état qu'il éprouve face à l'objet, que des propriétés appartenant à l'objet.
-> Fonctionnement du goût illustré par l'exemple de l'édifice : par l'imagination, nous rapportons l'objet contemplé à notre subjectivité dans un parfait accord des facultés.
-> Le goût, orienté sur notre subjectivité, ne suscite que plaisir ou déplaisir, non une