Kant, la conscience
"Le je pense doit pouvoir accompagner toutes mes représentations"
La conscience n’est pas un objet, mais elle rend possible la saisie des objets. Pourqu’une expérience soit possible, il faut une unité du « je pense ». Par exemple, je suis dans un demi-sommeil et une horloge sonne plusieurs coups, indiquant l’heure exacte : j’entends un, puis, un autre coup, puis un autre… La conscience non-éveillée, j’ai entendu divers coups sans savoir quelle heure il est. Trois minutes après, l’horloge sonne de nouveau. Eveillé, je n’entends plus plusieurs coups séparés, mais une fois sept coups et je me dis qu’il est sept heures. Ma conscience a unifié les divers coups de l’horloge, je peux les saisir comme une unité : il est 7 heures. Lors de la première étape, pour entendre vaguement des coups séparés, il fallait déjà que ma conscience soit un peu vigilante, dans un sommeil profond, je ne les aurais pas entendus : ceci signifie que pour qu’une représentation soit mienne, il faut toujours et déjà la conscience, le « je pense ».
Mais la conscience est aussi nécessaire pour saisir comme une unité la diversité des représentations, ici saisir en une seule fois les 7 coups et me dire : « Il est 7h00 ». Si je peux saisir que l’horloge a sonné 7 coups, c’est parce que le « Je pense » a accompagné le divers de mes représentations et parce que le « Je pense » demeure le même quand les représentations se succèdent. La conscience est donc acte de synthèse, elle est unificatrice. C’est l’identité de la conscience dans le temps qui rend possible l’unité de nos représentations. Ainsi, ce que nous saisissons par nos sens, n’est pas lié. C’est la conscience qui opère cette liaison.
Il n’y a donc d’expérience possible que parce qu’il y a l’unité du « Je pense », que parce que la conscience est acte de synthèse. Définir la conscience comme pouvoir de synthèse est fondamental puisqu’il s’agit alors de montrer que les objets que nous saisissons se règlent sur