Kant la peur de la mort
La peur de la mort
" La peur de la mort qui est naturelle à tous les hommes, même aux plus malheureux, et fût-ce au plus sage, n'est pas un frémissement d'horreur devant le fait de périr, mais comme le dit justement Montaigne, devant la pensée d'avoir péri (d'être mort); cette pensée, le candidat au suicide s'imagine l'avoir encore après la mort, puisque le cadavre qui n'est plus lui, il le pense comme soi même plongé dans l'obscurité de la tombe ou n'importe où ailleurs. L'illusion ici n'est pas à supprimer; car elle réside dans la nature de la pensée, en tant que parole qu'on adresse à soi-même et sur soi-même. La pensée que " je ne suis pas " ne peut absolument pas exister; car si je ne suis pas, je ne peux pas non plus être conscient que je ne suis pas. Je peux bien dire: je ne suis pas en bonne santé, etc., en pensant des prédicats de moi-même qui ont valeur négative (comme cela arrive pour tous les verba) mais, parlant à la première personne, nier le sujet lui-même (celui-ci en quelque sorte s'anéantit) est une contradiction. "
Kant
BIOGRAPHIE :
Kant est une des figures majeures de l'histoire de la philosophie. Sa doctrine embrasse tous les domaines de la pensée et renouvelle entièrement les perspectives de l'anthropologie, de la métaphysique, de la logique, de la morale et de l'esthétique, opérant une véritable «révolution copernicienne». La philosophie critique qu'il inaugure, d'une exceptionnelle densité, constitue toujours l'une des références indispensables de toute culture philosophique.
Portrait
Né à Königsberg, en Prusse-Orientale, en 1724, Kant ne s'éloigna jamais de cette ville. Fils d'un modeste artisan sellier d'origine écossaise et d'une mère dont la piété devait marquer son enfance, il fut soutenu dans ses études par un oncle cordonnier. Au collège, puis à l'université, il montra de sérieuses aptitudes pour les sciences, les mathématiques et la philosophie.
Le professeur et l'homme
D'abord précepteur chez un