kant qu'es que les lumiere ?
Lumières = processus par lequel l'homme s'arrache progressivement à la « minorité ». Etat de minorité = état de dépendance, d'hétéronomie (condition d'un individu ou d'un groupe obéissant à une loi reçue de l'extérieur). Principes hétéronomiques de la moralité pour Kant : déterminations de la volonté faisant appel à d'autres ressorts que l'idée de loi en général, comme éducation ou sentiments par exemple ( principe = norme d'action, règle). Dans cet état de minorité, l'homme n'obéit point à une loi qu'il s'est lui-même prescrite mais est au contraire sous la tutelle d'autrui. Autrement dit, le principe subjectif d'action de l'individu n'est pas sa propriété mais l'œuvre d'autrui. Or tous les despotismes n'ont-ils pas comme support l'abdication des sujets soumis, d'où renoncement à la pensée et à l'action...? Et Kant impute la faute (morale) et non l'erreur (épistémologique) de ‘état de minorité non à l'oppresseur, mais à ceux qui consentent à leur autorité, à ceux qui par leur paresse ou lâcheté laissent leur entendement sous la direction de maîtres, de tuteurs. Kant rejoint ici Rousseau : les esclaves perdent tout dans leurs fers, jusqu'à la volonté d'en sortir, et finissent par aimer leur servitude. La force a fait les premiers esclaves, leur lâcheté les a perpétués. S'il y a donc des esclaves par nature, c'est parce qu'il y a eu des esclaves contre nature. Il ne s'agit ici, ni pour Kant, ni pour Rousseau, de légitimer l'esclavage, mais de réveiller les consciences de l'acceptation de l'inacceptable. La maxime des Lumières a donc pour but de permettre la reprise de soi par soi, en ayant le courage de penser par soi-même, c'est-à-dire de se servir de son propre entendement. Entendement = capacité de juger et distinguer vrai/faux, bien/mal, en se situant par rapport à eux. Or c'est l'entendement qui fonde la dignité humaine. C'est pourquoi, selon Kant, tout être raisonnable existe comme fin en soi, et pas simplement