Karashi
En exclusivité, Jeune Afrique publie le verbatim intégral de la note de la Direction des constructions navales (DCN) qui attribue à la branche « afghane » des services secrets pakistanais l'attentat de Karachi commis le le 8 mai 2002. Attribuée dans un premier temps à Al Quaïda, cette action, qui a coûté la vie à 11 ingénieurs français, aurait été perpétrée pour punir la France d'avoir suspendu le versement de commissions à des intermédiaires, en marge d'un marché d'armement portant sur trois sous-marins. Le document de la DCN affirme que les commissions versées en marge du contrat d'armement bénéficiaient à des militaires pakistanais mais devaient également revenir en France pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur.
Rappel des faits: le 8 mai 2002, le traumatisme du 11 septembre est dans tous les esprits quand 11 ingénieurs français sont tués dans un attentat à la voiture kamikaze à Karachi au Pakistan. Devant l'hôtel Sheraton, la voiture bourrée d'explosifs s'est encastrée dans l'autocar de la Marine pakistanaise qui transportait les ingénieurs français. Les victimes travaillaient pour le compte de la Direction des constructions navales (DCN) dans le cadre de la livraison par la France de trois sous-marins Agosta, un contrat de 850 millions d'euros signé en septembre 1994 entre le gouvernement pakistanais et celui d'Edouard Balladur, candidat à la présidentielle de 1995. L'attentat est alors attribué à Al Qaïda.
Rétrocommissions
« Nous avons la certitude que l'Etat français nous cache quelque chose » estime Magali Drouet, dont le père a été tué dans l'attentat, « cela fait sept ans qu'on nous bassine avec la piste Al Qaïda. Aujourd'hui nous voulons que les personnalités citées dans le dossier soient entendues ». Les « personnalités » en question sont notamment Edouard Balladur, Jacques Chirac, Renaud Donnedieu de Vabres et Charles Millon. Ce dernier a confirmé, qu'à la demande du président