Khôlle Winston Churchill
Introduction
L’image que nous a laissée Winston Churchill est celle d’un dirigeant bourru et indomptable lançant, à l’été 1940, qu’il n’a rien d’autre à offrir au peuple britannique que « du sang, de la peine, de la sueur et des larmes ». Leader charismatique d’une Angleterre désormais seule contre l’Axe, il donne le sentiment d’avoir attendu depuis son entrée en politique ce moment d’ultime défi. Il est alors âgé de 65 ans et a été tenu, pendant plus de dix ans, à l’écart des responsabilités ministérielles. C’est le drame de 1940 qui fournit à cet adversaire intraitable de l’appeasement voulu par Chamberlain l’occasion de donner toute sa mesure. Avec une énergie et une volonté sans faille, il va conduire les affaires de l’Empire britannique pendant toute la durée de la guerre… pour se voir désavoué par les électeurs en juillet 1945.
Comment celui qui était le garant du fighting spirit finit-il dans l’échec face aux travaillistes ?
I – De Blenheim à Westminster : « Les rêves de gloire »
A. La naissance d’un guerrier
1. Une enfance de lord
Petit-fils du Duc de Marlborough, Winston Churchill naquit dans le château de Blenheim au cours de l’automne 1874, en un temps où l’Empire britannique était la plus grande puissance mondiale. Son père, lord Randolph Churchill, était un parlementaire fantasque mais brillant, sa mère, Jennie Jérôme, était une magnifique Américaine. Son enfance fut morose entre l’absence de son père très autoritaire, et sa mère qui n’était guère plus attentionnée. Le petit Winston trouva l’affection qui lui manquait auprès de sa Nanny. Le portrait de celle-ci trôna dans son bureau jusqu’à ses derniers instants. Winston se révolta contre l’autorité scolaire. Il fréquente donc l’académie militaire britannique Sandhurst. Après la mort de son père, il obtient son brevet de sous-lieutenant et est nommé au quatrième hussard, sur le point d’embarquer pour l’Inde. Il