La burqa
Le système de sécurité sociale, en tant qu'organisation de la prise en charge des risques sociaux en direction de l'ensemble de la population, se met en place en France en 1945 et constitue depuis le pivot de la protection sociale.
L'organisation tardive de la sécurité sociale en France par rapport à d'autres pays européens lui permet de s'inspirer des deux modèles fondateurs : le modèle de Bismarck et celui de Beveridge. [...]
Le modèle allemand, précurseur en matière d'assurances sociales, est fondé sur des solidarités professionnelles dans le cadre d'assurances obligatoires, pour les ouvriers puis les salariés ayant des revenus faibles, l! est introduit par le chancelier Bismarck en 1881, dans un contexte de forte instabilité politique. La construction d'une véritable politique sociale apparaît comme le moyen d'endiguer la montée du socialisme. Les domaines couverts sont la maladie (1883), les accidents du travail (1884), les assurances vieillesse et invalidité (1889). Le financement est assuré par des cotisations d'employeurs et de salariés. Les prestations sont contributives.
Le modèle, préconisé par le rapport Beveridge en 1942 alors que l'Angleterre est en guerre, a pour but de mettre l'homme à l'abri du besoin. Il est complété en 1944 par un second rapport centré sur l'emploi, qui pose les fondements de l'État-providence. L'Etat se voit définir une double mission, la réalisation du plein-emploi el la mise en place d'une sécurité sociale pour procurer des ressources suffisantes aux individus. Le système de sécurité sociale doit ainsi permettre de lutter contre «les cinq génies malfaisants», c'est-à-dire le manque de ressources, la maladie, la vieillesse, l'ignorance et les taudis.
I1 repose sur les principes d'universalité - tout citoyen est protégé contre tous les risques sociaux - d'unité - une institution unique gère l'ensemble – et d'uniformité - les prestations sont versées indépendamment des revenus, en fonction des besoins.