Au XIX siècle, le réseau ferroviaire se répand en France. De nombreuses lignes sont construites pour relier les différentes villes. Le train est nouveau pour les français et intéresse les curieux. La Bête Humaine nous narre cette période. Emile Zola est l’écrivain naturaliste le plus connu du XIX siècle. Ses nombreux romans illustrent tous une caractéristique de son époque ou abordent un sujet qui l’intéresse. Dans l’excipit de la Bête Humaine, le train se retrouve sans conducteur, puisque Jacques Lantier et Pecqueux se sont battus et sont morts sous les roues de leur machine, et file à travers la campagne normande chargé de soldats. Comment Emile Zola passe du réalisme au fantastique jusqu’à la dernière ligne ? Pour répondre à cette question, il convient d’une part de parler du réalisme du passage, puis d’autre part du fantastique.

Tout d’abord, le cadre spatio temporel de l’extrait est réel, en effet tout au loin du trajet effectué par le train des villes situées sur ce chemin sont traversées « On traversa Maromme » à la ligne 13 ou « à Rouen » à la ligne 19. Zola évoque également la guerre qui vient de commencer contre la Prusse « ils allaient à la guerre » à la ligne 24, qui se déroule « au bord du Rhin » à la ligne 25. La difficulté de la traversée de certaines gares, dû aux machines qui encombre la voie, est aussi mentionnée « ne traversait sans encombre la gare de Sotteville, toujours barrée par des manœuvres, obstruée de voiture et de machines » aux lignes 28, 29 et 30. Ensuite, la réaction des hommes face à cette catastrophe à venir est réaliste. Les soldats se soûlent pour oublier l’horreur qu’ils vont vivre « Les soldats, dont l’ivresse augmentait » à la ligne 8. Avant que la peur n’apparaisse, tout le monde est stupéfait « les employés étaient restés béants, agitant les bras » à la ligne 26. Puis la peur monte en eux, ils anticipent les accidents « on se précipita au télégraphe, on prévint » à la ligne 31. Ils