La chirurgie
Étymologiquement, la chirurgie est pratiquée par les chirurgiens et peut être définie par la pratique du soin par l'usage des mains : vient du grec χειρουργια (kheirourgia) χειρ (kheir) [mains] et εργον (ergon) [travail]. Cette pratique existe depuis la Préhistoire avec la pratique de la trépanation, et a considérablement évolué au fil du temps.
Le développement et les progrès de la chirurgie ont été influencés par de nombreux événements, mais pendant très longtemps les chirurgiens ont été relégués dans une caste inférieure parmi les soignants, et leur exclusion des études médicales a été très néfaste pendant plusieurs siècles. Ce n'est véritablement qu'au xixe siècle que les grands progrès arrivent en fonction du besoin sanitaire, du type de blessure et du contexte politique, religieux et technologique.
En occident, au Moyen Âge, les médecins sont des clercs et non des laïcs. Certains occupent même de hautes fonctions ecclésiastiques. Le mariage leur étant interdit par l'Église, il ne peuvent donner des soins aux femmes (d'où la nécessité de sages-femmes et d'accoucheurs). De plus, ils ne peuvent exercer la chirurgie car « Ecclesia abhorret a sanguine » (l'Église a horreur du sang). Et enfin, un médecin n'a pas le droit d'exercer une profession manuelle pour en tirer profit. Pour cette raison, les actes chirurgicaux leur sont aussi interdits.
Ceux-ci sont donc assurés par les barbiers, qui en plus des coupes de cheveux, des bains et des étuves, traitent les plaies, incisent les abcès, pratiquent les saignées... après diagnostic d'un médecin.
La pose de ventouses est du ressort de la matrone et celle du clystère de l'apothicaire.
Lorsque Marie-Thérèse d'Autriche, l'épouse de Louis XIV, a un abcès à l'aiselle, Daquin, médecin du roi, s'opposa à ce que Dionis, le chirurgien, pratique une incision, ce qui aurait empêché l'abcès de s'ouvrir dans la poitrine. La reine en meurt.
Puis Louis XIV est atteint d'une fistule anale en 1686, et les