DROIT CONSTITUTIONNEL

La classification des régimes politiques est-elle encore pertinente ?

En 1748, Charles Louis de Secondat systématise la théorie de la séparation des pouvoirs évoquée auparavant par Aristote et John Locke au sein de l'Etat dans son œuvre « De l'esprit des lois ». Cette théorie va influencer et servir de grille de lecture à la qualification des régimes politiques des Etats au siècle du constitutionnalisme. L'idée de la séparation des pouvoirs est que les grandes fonctions de l'Etat soient pas attribuées à un même groupe, voir à une même personne, et ce dans un souci démocratique de garantie des libertés individuelles. Pour se faire, on doit rechercher un certain équilibre entre les pouvoirs. L’application de cette théorie s’est trouvée différente selon les pays. Ainsi deux grands modèles de régimes politiques, le régime parlementaire et le régime présidentiel, ont vu le jour. Un régime est un ensemble d'institutions, de procédures et de pratiques caractérisant un mode d'organisation et d'exercice du pouvoir. Ces régimes ont été classifiés, c'est à dire qu'on les a répartit dans une catégorie, en fonction de leurs caractéristiques, et de ce qui les distinguait. C’est ainsi qu’on a commencé à parler de classification, en limitant l’analyse à une existence dualiste des régimes politiques. Le régime Présidentiel est basé sur une séparation stricte des pouvoirs, avec une collaboration minimale et une irrévocabilité entre eux ; Tandis que le régime parlementaire met en œuvre une collaboration fonctionnelle et une révocabilité mutuelle entre les pouvoirs. C’est donc une façon de voir la séparation des pouvoirs d’une manière absolument différente bien que l’objectif soit commun aux deux régimes : Assurer les libertés fondamentales au peuple. S’intéresser à la pertinence de cette classification c’est se demander si ces deux formes de régime politique sont les seules existantes, et si tous les régimes politiques