La Cloche fêlée, Charles Baudelaire

La Cloche fêlée est un poème de Charles Baudelaire qui obéit aux règles du sonnet : deux quatrains puis deux tercets, et tous les vers sont des alexandrins. Les rimes sont croisées dans les quatrains et plates dans les tercets. Les thèmes généraux du poème sont les souvenirs et l’âme du poète, laquelle est comparée avec une cloche. On peut opposer les deux quatrains aux deux tercets, nous procéderons donc à une analyse en deux parties.
Le premier quatrain peut être nommé « L’ambivalence des souvenirs ». En effet, dès le premier vers, Baudelaire fait une antithèse entre les termes amer et doux, ambivalence qui se poursuit avec palpite et fume. Le poète prend alors un ton nostalgique pour évoquer ses souvenirs qu’il « entend », les souvenirs s’élèvent comme la fumée et le feu qui crépite. Le champ lexical des sons et de l’ouïe est déjà très présent et sera important tout au long du poème. En écoutant ces souvenirs, il entend aussi des carillons dans la brume, éléments qui sont expliqués au second quatrain.
Donc, dans ce premier quatrain, Baudelaire pose le cadre de son poème : sa nostalgie lorsqu’il se remémore des souvenirs lointains qui s’en vont progressivement, telle la fumée qui disparaît dans les airs. On peut penser que ces souvenirs ont un double effet sur le poète, ce qui est la base de la nostalgie : ils le rendent heureux, mais l’attristent aussi par leur côté amer et terminé.
Le deuxième quatrain opère une transition et nous parle d’une cloche personnifiée : elle est bienheureuse, a un gosier vigoureux, est vieille mais alerte et bien portante. Cette personnification prendra sens dans les tercets. On retrouve le champ lexical des sons avec le cri religieux que la cloche jette, ce qui nous fait penser que la cloche représente quelque chose qui donne des souvenirs à Baudelaire. La cloche est alors comparée à un vieux soldat veillant sous une tente, image positive qui donne une impression de force.
Le deuxième