La communauté européenne du charbon et de l’acier (ceca)
La création de la CECA est une réponse redressement de l’Allemagne dont les enjeux se posent en termes politiques autant qu’économiques. Cette initiative française fait entrer la construction européenne dans une nouvelle dimension, par la première organisation supranationale de son histoire.
À l’origine de la Ceca figurent les travaux préparatoires de Jean Monnet, commissaire au Plan du gouvernement français, qui énoncent dans une note remise au président du Conseil, Georges Bidault ce qui va devenir la méthode communautaire ainsi qu’une proposition novatrice de mise en commun des ressources franco-allemandes de charbon et d’acier. La note va intéresser fortement Robert Schuman, ministre des affaires étrangères, qui dans sa déclaration du 9 mai 1950, en rend public le contenu à la veille d’un sommet franco-britannique.
« Messieurs, il n’est plus question de vaines paroles mais d’un acte, d’un acte hardi, d’un acte constructif. La France accomplit le premier acte décisif de la construction européenne et y associe l’Allemagne. […] L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble. Elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. […] Le gouvernement français propose de placer l’ensemble de la production franco-allemande de charbon et d’acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d’Europe. […] Ainsi sera réalisée simplement et rapidement la fusion d’intérêts indispensable à l’établissement d’une communauté économique et introduit le ferment d’une communauté plus large et plus profonde entre des pays longtemps opposés par des divisions sanglantes. Par la mise en commun de productions de base et par l’institution d’une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l’Allemagne et les autres pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assises concrètes d’une