La commune de paris
En ce début d’année 1871, un armistice est signé avec les Prussiens le 28 janvier. Ceux-ci avaient fait prisonnier Napoléon III à Sedan et assiégé la capitale. L’armistice provoque des élections générales à Bordeaux. Adolphe Thiers, 73 ans, est alors aux commandes du pays tandis que les Prussiens défilent victorieusement dans les rues de Paris. Les Parisiens, bien que libérés, se sentent abandonnés par le gouvernement. Un jeune politique de 31 ans, maire du XVIIIe arrondissement, harangue la foule. C’est Georges Clemenceau qui attise les rancoeurs tandis qu’après le départ des Prussiens, le gouvernement tarde à revenir à Paris tant les sentiments républicains et socialistes sont vindicatifs.
Adolphe Thiers préfère installer le gouvernement à Versailles le 10 mars. Extrêmement maladroit, il prend des premières mesures très impopulaires : levée du moratoire sur le remboursement des loyers et des effets de commerce mais surtout suppression de l’indemnité pour la garde nationale qui compte 180 000 hommes. Or, ces hommes de petite bourgeoisie se sont vaillamment battus contre les Prussiens. La tension monte encore d’un cran.
Comme si cela n’était pas assez, le chef du gouvernement décide de reprendre les 227 canons parisiens payés par les habitants eux-mêmes qui les ont placés sur la butte Montmartre et celle de Belleville pour qu’ils ne soient pas pris par les Allemands. Le samedi 18 mars 1871, 4 000 soldats sont chargés de récupérer les canons mais la foule se rassemble : les soldats fuient ou se rallient au peuple. Le général Lecomte, envoyé par Thiers, est fait prisonnier ainsi que le général Clément-Thomas. Les deux hommes sont égorgés par la foule… Clemenceau assiste à leur assassinat complètement impuissant.
Les émeutes se multiplient alors dans la ville. La garde nationale s’organise en groupes nommés fédérations auxquelles se joignent nombre de soldats du gouvernement (les insurgés seront nommés « fédérés »). Adolphe Thiers ordonne