La commune et les seigneurs à Asti (1191)
Deux cas de cittadinatico dans la ville d'Asti (1191 et 1224)
PLAN
I. Le seigneur citoyen
A. Une participation économique
B. Un transfert de pouvoir politique
II. Le seigneur protecteur.
A. Une armée commune
B. Une diplomatie sous contrôle
III. De l'autre côté du serment
A. Quels enjeux pour les citoyens ?
B. Du consulat au podestat
À partir de l'an mille, la croissance démographique et l'essor du commerce permettent aux villes d'Europe de se développer et de devenir plus importantes dans tous les domaines (politique, économique, social, militaire etc.). Au cours des XIe et XIIe siècles en Italie, le mouvement communal transforme la carte politique, économique et sociale du royaume, faisant des villes de véritables organismes autonomes ayant autorité et supériorité sur leur environnement rural proche (le contado). Cette domination de la cité sur sa campagne, singularité italienne, frappe Otton de Freising, évêque et oncle de l'empereur Frédéric Ier, lorsqu'il accompagne ce dernier à son sacre impérial à Rome, en 1155 : « Presque toute la terre est partagée entre ses cités ; chaque ville contraint les habitants du territoire à demeurer avec elle, et nous trouverions bien difficilement un seul noble ou puissant suffisamment ambitieux pour ne pas obéir aux ordres de sa cité ». C'est donc une prééminence non seulement territoriale et économique, mais également politique et humaine. Les deux textes que nous allons étudier sont extraits du Codex Astensis, qui est un catalogue médiéval regroupant tous les documents relatifs à la région d'Asti, ville moyenne du Nord-Ouest du royaume d'Italie, du XIe au XIVe siècles. Ce sont deux actes communaux, en l'occurrence des serments de cittadinatico, c'est-à-dire une déclaration d'allégeance d'un seigneur rural à la cité la plus proche. Ce phénomène est