La comédie théâtrale
Sujet : La Comédie Théâtrale ne doit-elle servir qu’à faire rire ?
Le mot « comédie » a d'abord servi à désigner le théâtre en général (XIV-XVIe siècles). A partir de la Renaissance, on lui a attribué un sens plus restreint et plus précis: il renvoie désormais à un genre dramatique qui se distingue à la fois de la tragédie (forme noble du théâtre) et de la farce (forme populaire du théâtre). La comédie est un genre protéiforme, donc difficile à saisir. Il y a quand même des constantes: il s'agit d'un texte composé de dialogues en vers ou en prose et destiné à provoquer le rire (l'humour peut être aussi bien innocent que grinçant); on y retrouve une intrigue (souvent amoureuse), une peinture psychologique ou sociale, de la fantaisie (autant dans les mots que dans l'action); le texte met en scène des personnages tirés la plupart de la vie de tous les jours (contrairement à la tragédie); le ton est en général léger, enjoué. Ainsi, par le rire, la comédie a pour rôle de dédramatiser, voire de désacraliser, c’est-à-dire qu’elle se tourne toujours vers l'aspect ridicule des êtres et des choses, elle en souligne le caractère insignifiant; elle cherche à faire descendre l'homme de son piédestal (la tragédie visant le but inverse). Cependant, la comédie, malgré son effet rafraichissant et son ton enjoué et comique, n’a pas pour seule fonction que de faire rire. En effet, elle possède d’autres fonctions. Ainsi, la comédie théâtrale ne doit-elle servir qu’à faire rire ? Afin de répondre à cette question, nous développerons à travers une première partie, la fonction première de la comédie ; à travers une deuxième partie, les fonctions sociales de la comédie ; et enfin, à travers une dernière partie, l’effacement des frontières du genre. La fonction première de la comédie, en premier lieu, est de provoquer le rire. En effet, ici, le genre (la comédie) et le registre (comique) coïncident, ce qui n’est pas toujours le cas. Dans ce cas-là précisément, la