La confrérie des eveillés
Après un siècle de dominance musulmane Ommeyades puis Almoravides, survint une autre tribu berbère – les Almohades – décidée à remettre les musulmans d’Occident dans le chemin de la pureté. Et après Meknès, Fès, Rabat et Marrakech, 100 000 cavaliers fanatiques entrèrent dans Cordoue. Ces cavaliers, vêtus de bleu des pieds à la tête, exigèrent l’application littérale du Coran, prônant le renoncement à toute conception de Dieu autre qu’abstraite, et interdirent rapidement la musique andalouse, les mathématiques perses et la poésie arabe.
De nombreux chrétiens et juifs décidèrent alors de quitter Cordoue. Ceux qui restèrent furent incités à se convertir, la pression devenant chaque jour de plus en plus forte.
Sur recommandation de leurs chefs spirituels, une vague de conversion de façade eut lieu. Mais ces relaps continuant à pratiquer leur religion, les nouveaux maitres de la ville les démasquèrent et décidèrent de punir les fautifs. C’est ainsi qu’une trentaine d’hommes et de femmes furent condamnés à mort.
Parmi ces condamnés se trouvait un boucher nommé Eliphar, oncle d’un jeune garçon de 14 ans, Moshé ibn Maymun, qu’on appellera plus tard Maïmonide. Eliphar, qui exerçait l’activité de boucher comme façade, était en fait un érudit dont l’étendue des connaissances littéraires et philosophiques avait éblouie son neveu lorsqu’il avait commencé en secret son éducation spirituelle. Eliphar enseigna à Moshé les écrits et les thèses de nombreux philosophes, mais surtout la pensée du plus grand de tous selon lui : Aristote.
Il lui révéla surtout l’existence d’un ouvrage qu’il disait important entre tous intitulé « Traité de l’Eternité Absolue », écrit par le