La Conscience
Alors que SOCRATE invite résolument à faire du « connais-toi toi-même » inscrit au fronton du temple de Delphes, un principe fondamental de notre vie, le philosophe allemand NIETZSCHE(1844-1900) estime qu’il s’agit d’une expérience impossible dont l’évocation n’est que plaisanterie.Très vite, la question de la connaissance de soi et, par suite de l’autre, glisse vers le débat sur la nature de l’homme. L’homme, en réalité, est-il un être dominé par la conscience ou au contraire un jouet de l’inconscient ? Sa nature est-elle vraiment insaisissable ? I. LA CONSCIENCE, LUMIERE DE L’HOMME
Pour une certaine tradition philosophique, l’homme se définit comme un animal, mais un animal doué de conscience. Cette faculté constituerait même la preuve de sa transparence et de sa maîtrise sur lui-même.
A. NATURE DE LA CONSCIENCE
1. Définition de la conscience
Avant DESCARTES, la conscience désigne cette capacité morale qui permet de distinguer le bien du mal et de juger mes actes et ceux des autres. Plus tard, à la suite de l’expérience cartésienne, André LALANDE la décrit comme l’«intuition plus ou moins claire, plus ou moins complète qu’a l’esprit de ses états et de ses actes» (Vocabulaire Technique et critique de la philosophie.) En clair, elle est une faculté psychique c’est-à-dire ce qui me fait savoir ce qui se passe en moi ou hors de moi. Au total, La conscience désigne donc, à la fois, une capacité psychique (témoin de ma pensée, mon état, mes actes et de l’expérience autour de moi) et morale (juge de moi-même et des autres).
On parle de conscience immédiate, spontanée ou directe quand la conscience saisit spontanément les choses. Elle est dite réfléchie lorsqu’elle revient sur ce qu’on pense, vit, sent ou fait afin de l’analyser.
2. La conscience n’est pas une substance
La conscience est une faculté (capacité). Cela veut dire qu’elle n’est pas une substance HYPERLINK