L’année 1917 marque une des plus graves crises connue dans l’histoire du Canada, notamment la crise de la conscription. À l’aube de la Première Guerre mondiale, le Canada s’engage à aider la Grande-Bretagne. De fait, plusieurs Canadiens, majoritairement anglophones, se portent volontaires et se rendent outre-mer afin de défendre l’Empire britannique. Au fil du temps, le taux de victimes sur les champs de bataille augmente, le nombre de soldats volontaires diminue et la guerre perdure. Le travail dans les usines est beaucoup plus attirant que la guerre sur les fronts. En 1917, le Premier ministre Borden s’engage néanmoins envers la Grande-Bretagne et lui promet beaucoup plus de renforts. Conséquemment et afin de mieux gérer son pays en temps de guerre, il forme un gouvernement d’union avec les autres députés fédéraux, à l’exception du député libéral, Wilfried Laurier, qui ne voulait pas risquer de perdre le Québec au chef de la "Ligue nationaliste", Henri Bourassa. Afin de garder sa promesse à la Grande-Bretagne, il dépose un projet de loi et de fait la Loi sur le service militaire obligatoire entre en vigueur le 29 août 1917. Avant l’adoption de celle-ci, elle est soumise au vote des députés de la Chambre des communes. De plus puisque le mandat de Borden est terminé, une élection fédérale est tenue pour son nouveau gouvernement unioniste. La Chambre des communes tout comme la population canadienne se divise selon son appartenance linguistique. Ce déchirement crée de la tension chez les deux « races » et il mène à des mouvements anti-conscriptionistes et pro-conscriptionistes. Cette tension, surtout chez les Canadiens français, est déclenchée bien avant la déclaration de cette nouvelle loi. En 1915, le gouvernement de l’Ontario impose le Règlement 17 qui limite considérablement l’enseignement en français dans les écoles ontariennes et pour empirer la situation, l’armée canadienne est presque toute menée par des anglais. De plus, ils sont d’avis que le