La constitutionnalisation des sources du droit administratif
Cette conception imposait la souveraineté comme une puissance absolue s’exerçant sur le territoire ou la population. Pourtant, cette idée d’un pouvoir auquel ne s’impose aucune règle fut progressivement contesté, et la conception de l’Etat de droit affirmée. Dès lors, les institutions exerçant la souveraineté s’adaptèrent à cette vision nouvelle, l’administration n’apparaît plus légitimement toute puissante et ne peut agir de manière arbitraire. Ainsi, les actes émanant de toutes les autorités, et en particulier de l’administration se soumirent au principe de légalité accepté par la doctrine comme la jurisprudence.
Si l’on s’intéresse plus spécialement aux sources de légalité de ce droit, on s’attachera aux actes des autorités publiques par lesquels se créent les règles de droit. Ces sources constituent un ensemble hiérarchisé qui comprend la Constitution et son préambule, les traités, les lois, les principes généraux du droit, et la jurisprudence. Il est intéressant d’ajouter que depuis plusieurs décennies, les sources du droit administratif ont connus un fort vent de constitutionnalisation. Ce phénomène, qui correspond à l’élévation de la valeur juridique de certaines règles de droit qui paraissent plus importantes que d’autres, est de plus en plus grandissant. On voit donc ici, une certaine soumission des normes inférieures à la Constitution, située au sommet de la hiérarchie des normes, le bloc de constitutionnalité constituant les sources du droit administratif. Au final, nous sommes donc bien en présence d’une constitutionnalisation des sources du droit administratif ?
Pour autant, est-il vrai d’affirmer que le principe de hiérarchie des normes entraine une soumission totale des sources de légalité à la Constitution ?
L’administration doit être soumise à la loi, l’acte administratif doit donc respecter la