La corrida, "une pratique barbare" ? ou "liberté d'expression, liberté de création" ?
Elle existe depuis le XVIIIème siècle, mais a toujours été au centre des débats. Certains la qualifient de barbarie et d'autres de tradition. Comme vous aurez pu le deviner, il s'agit bien évidemment de la corrida.
Doit-on interdire cette pratique ou au contraire laisser se produire ce grand évènement espagnol ? Telle est la problématique. La corrida, « une pratique barbare » ou « liberté d'expression, liberté de création »?
Je vais aborder les facteurs favorables envers cette pratique pour ensuite m'attarder sur les éléments défavorables par rapport à cette dernière.
Premièrement, la corrida est pour certains un « ballet » dans le sens où elle met en scène la bravoure de l'homme. En effet, le torero doit transformer la charge de son adversaire en quelque chose d'humain et de beau. Il faut savoir que le taureau n'est pas dressé pour ce genre d'évènement, il attaque spontanément l'intrus qui doit lui faire face. Il est vrai qu'auparavant la corrida frôlait la barbarie. Mais depuis lors, certains grands toreros ont apporté des règles. Pedro Romero, matador espagnol du XVII-XVIIIème siècle, y a notamment introduit la noblesse. Le but n'est plus d'affronter le taureau à la sauvette mais bien en duel. El Gallo, toréador du XIX-XXème siècle, y a apporté la grâce. La corrida se manifeste comme une rencontre qui révèle un combat à mort mais aussi la création de beauté.
Secundo, dans le milieu de la corrida, on emploie le terme « être torero ». L’affrontement entre l'animal et l'homme est une danse qui nécessite qu'on en apprenne les pas. Nous pouvons comparer la fonction de matador à un métier, dans le sens où celle-ci requière un apprentissage et une certaine maturation au fil des années. « Etre torero » est en réalité le dépassement de l'esprit sur la matière, c'est à dire que l'homme doit vaincre la puissance du taureau par sa force mentale. Hegel, philosophe du