La Cousine Bette est une œuvre de Balzac, publiée en premier lieu en feuilleton en 1846, puis en volume en 1847. Elle appartient à la collection de la Comédie Humaine et plus précisément aux Scènes de vie parisienne, section des Parents Pauvres. Balzac nous dresse ici, quasiment sous la forme d’une tragédie classique, le déclin de la famille Hulot, orchestré par Lisbeth Fisher, aussi appelée cousine Bette et personnage principal du roman. Lisbeth, ouvrière, ancienne paysanne et femme comparée à un animal, déteste sa cousine Adeline à cause de sa beauté et de son mariage avec le Baron Hulot d’Ervy, grand séducteur malgré son âge. Elle éprouve aussi une haine importante pour sa fille, Hortense, qui lui aurait volé son amoureux, le comte Wenceslas Steinbock, qu’elle a sauvé de la mort. Son but dans le roman est de parvenir à détruire cette famille, d’abord avec l’aide de Valérie Marneffe, sa voisine de palier et courtisane, avec qui elle s’allie pour séduire le Baron, puis de Célestin Crevel, amoureux d’Adeline. Celle ci, dépassée par les multiples infidélités de son mari, meurt à la fin du roman, et le baron séduit puis épouse Agathe Piquetard, fille de cuisine de la maison. Alors que la première donne son nom au roman, montrant ainsi son importance au sein de l’histoire, la seconde n’apparaît que dans la dernière partie de l’œuvre. Nous confronterons ces deux personnages, en cherchant à savoir en quoi elles sont différentes, puis nous verrons leurs ressemblances.

Ces deux femmes sont donc, sous de nombreux aspects, très différentes. Cela commence tout d’abord par le physique que donne Balzac à ses personnages. Lisbeth Fisher est, dès le début du roman, décrite comme une femme maigre, aigrie, sans charme, plus âgée qu’elle ne l’est en réalité. La façon qu’elle a de s’habiller traduit sa pauvreté et montre qu’elle n’est pas à sa place, qu’elle ne fait pas partie du monde de la bourgeoisie (« une vieille fille sèche qui paraissait plus âgée que la