La crise de dubai
Cette fois, l'étincelle n'est pas venue du petit marché des subprimes, ces crédits hypothécaires à risque souscrits par les ménages de Floride ou de Californie, mais d'un petit émirat pauvre en pétrole, Dubaï. Que Jean-Louis Mourier, analyste chez Aurel BGC, compare à la principauté d'Andorre.
L'annonce d'un risque de défaut de paiement du pays adepte des projets immobiliers pharaoniques (c'est à Dubaï qu'ont été construites une île en forme de palmier et une station de ski en plein désert), a provoqué une onde de choc sur les marchés mondiaux. Jeudi, les places de Paris, de Londres, de Francfort ou de Tokyo ont plongé de 3 % à 4 % en moyenne. Seule la Bourse américaine, fermée pour cause de Thanksgiving, a échappé à l'affolement.
Il y avait de quoi. "Imaginez, Dubaï en défaut, cela veut dire que même les riches ne peuvent plus rembourser leurs dettes !", signale un courtier. La "frousse" des investisseurs s'est néanmoins vite calmée. Dès vendredi, tous avaient repris leurs esprits. In fine, les reculs affichés sur la semaine écoulée entre le lundi 23 et le vendredi 27 novembre ont été contenus, voire nuls (- 0,21 % à 3 721,45 points pour le CAC 40 à Paris ; - 0,11 % à 5 245,73 points pour le FTSE 100 de Londres ; - 0,1 % à 10 309,92 points pour le Dow Jones à Wall Street dans une semaine écourtée).
De fait, Dubaï n'est pas Lehman Brothers. Personne n'imagine que l'émirat puisse représenter un "risque systémique", celui d'une explosion de tout le système financier. La dette du pays a été souscrite principalement par son voisin Abou Dhabi, qui produit plus de 90 % du pétrole des Emirats arabes unis, et qui peut payer. D'ailleurs, les experts de la zone ont été étonnés qu'Abou Dhabi laisse la panique s'installer pendant de longues heures avant de réagir.