La crise des missiles de Cuba
La Guerre froide est une guerre principalement idéologique opposant les deux Grands de l’époque : les États Unis et l’URSS. Cette crise particulière, qui se déroule au milieu de la Guerre froide, dure un peu plus de deux semaines, et a comme front théorique l’île de Cuba. Le développement politique de Cuba est récent et précoce : à la suite de la guerre hispano-américaine en 1898, la République de Cuba est devenue indépendante. Ensuite en 1958, au milieu de la Guerre froide, Fidel Castro arrive au pouvoir à la tête d’un guérilla, soutenu par la majorité du peuple cubain. Il est reconnu par le gouvernement des Etats-Unis qu’en 1959. Le document étudié est un discours du leader soviétique, Nikita Krouchtchev, le 23 mai 1963, « à l’occasion d’un meeting pour l’amitié entre les peuples de l’Union soviétique et de la République du Cuba ». En quoi cette crise témoigne-t-elle des enjeux territoriaux et stratégiques du conflit entre les deux Grands ? Que révèle-t-elle du poids de la dissuasion et de la volonté des acteurs d’éviter un affrontement direct ?
L’île de Cuba, situé à presque 200 km de la côte des États Unis (Floride) est la quintessence des conflits territoriaux entre ces deux Grands. Elle est géographiquement située dans le bloc de l’ouest, mais politiquement et idéologiquement située dans le bloc de l’est. Ces deux superpuissances veulent contrôler cette île à tout prix. Dans ce discours de Krouchtchev, sa stratégie est de présenter les Etats-Unis comme les mauvais, comme ceux qui ont initié le conflit, malgré le fait que c’était en effet l’URSS, envoyant trente-six missiles nucléaires, qui ont déclenché la ‘guerre’: « Les milieux bellicistes des Etats-Unis avaient pris des mesures telles qu’elles plaçaient l’humanité au bord de la guerre thermonucléaire mondiale. » Cette guerre était essentiellement une présentation de pouvoir, car les deux Grands voulaient montrer leur pouvoir supérieur au reste du monde, sans