La crise des pays de l'est
La Hongrie obligée de solliciter en octobre dernier un prêt de 20 milliards d'euros auprès du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Union européenne, la Lettonie qui a dû prendre le même chemin en décembre, les autres pays baltes ainsi que la Roumanie et la Bulgarie qui vont eux aussi très mal montrent à quel point la crise frappe durement les Pays d'Europe centrale et orientale (Peco). Elle remet par la même occasion en question la réussite de l'élargissement et illustre les limites de la solidarité entre les Etats membres de l'Union.
Si les Européens de l'Ouest se montrent incapables de venir en aide aux Peco dans la crise, l'exacerbation des rancœurs, déjà très fortes à l'Est, risque de paralyser durablement une Union où les « petits pays » disposent institutionnellement d'un puissant pouvoir de blocage.
1/ Une réussite jusqu’à présent.
L’intégration des pays de l’Est était une réussite jusqu'à ces derniers mois avec l'élargissement de l'Union européenne à dix nouveaux membres (en 2004), suivi par l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie (en 2007). Ces douze nouveaux membres ne représentaient encore l'an dernier que 8 % du produit intérieur brut (PIB) de l'Union, bien qu'ils pèsent 21 % de sa population, autrement dit leur niveau de vie restait très inférieur à la moyenne. Mais leur croissance a été très vive : en 1995, les PIB de ces douze pays ne pesaient qu'un peu moins de 4 % de la future Union à vingt-sept. En une quinzaine d'années, leur part dans l’union a doublé.
L’élargissement s'est bien effectué alors qu'il s'agissait d'intégrer 103 millions d'habitants supplémentaires, trois fois plus pauvres en moyenne que ceux de l'Ouest. Sans compter les multiples vexations qui ont été imposées aux Peco en matière de libre circulation des personnes ou d'accès à la