Anna VERBAERE
Delphine BLAIN

La Dame aux Camélias, Alexandre Dumas fils – tirade de Marguerite
Pages 333/334 :

La Dame aux Camélias d’Alexandre Dumas fils a d’abord été l’objet d’un roman en 1848 avant de devenir celui d’une pièce de théâtre du même auteur en 1852. Il raconte la vie d’une courtisane de Paris, Marguerite, qui étant grièvement malade mène sa vie dans les excès. Elle rencontre Armand Duval, jeune bourgeois fou amoureux d’elle, et vit avec lui un petit bout d’histoire d’amour tumultueuse mais tendre, avant de mourir dans les bras de celui-ci. Dans la scène 13 de l’acte II Armand vient demander pardon à Marguerite pour l’avoir offensé, celle-ci peu décidée à lui pardonner lui expose sa vie très durement dans une longue tirade. C’est cette tirade que nous allons étudier. Nous pouvons nous demander dans quelle mesure Marguerite dans cette tirade se dévoile-t-elle sous un jour nouveau ? Et comment Alexandre Dumas fils met-il en place un véritable plaidoyer en faveur des femmes entretenues à travers Marguerite ? De « Pourquoi ? » jusqu’à « et nous étouffe » Marguerite expose sa vie et sa condition de femme entretenue de manière très floue et en surface, Dumas prend ensuite la place de Marguerite dans un plaidoyer plus construit sur la condition de courtisane allant de « Nous paraissons heureuse » à « ruine, honte et mensonge », le propose revient enfin à Marguerite qui expose sa recherche de l’amour, comment et en qui elle l’a trouvé de « Je rêvais donc » jusqu’à la fin de la tirade.

Dans ce premier mouvement, Marguerite n’a pas un discours construit. Elle juxtapose les phrases donnant ainsi à ses paroles un rythme rapide et vif qui confère l’impression que ses sentiments explosent. En effet, Marguerite apparaît énervée, elle exprime, rapidement ce qu’est l’enfer de sa vie et son malheur.
« Pourquoi ? Tu veux le savoir ? » Ces deux questions qui commencent la tirade montrent une sorte d’agressivité chez Marguerite, une exaspération contre Armand qui