La Dame aux Camélias
Dans le demi-monde parisien chic, où se côtoient riches amateurs et femmes légères, le jeune Armand Duval tombe amoureux de la jeune et belle Marguerite Gautier, une des reines de ce monde éphémère de la noce.
Devenu l'amant de Marguerite, Armand obtient d'elle qu'elle renonce à sa vie tapageuse pour se retirer avec lui à la campagne, non loin de Paris. Mais la liaison est menacée par le père d’Armand, qui obtient de Marguerite qu'elle rompe avec son fils, sous prétexte que son autre enfant, la jeune sœur d'Armand doit épouser un homme de la bonne société. Jusqu'à la mort de Marguerite, Armand sera persuadé qu'elle l'a trahi avec un nouvel amant, et quitté volontairement. La mort pathétique de Marguerite, abandonnée et sans ressources conclut l'histoire racontée par le pauvre Armand Duval lui-même.
Dumas se réfère explicitement au roman de l'abbé Prévost, Manon Lescaut (1731). Mais les rôles sont inversés. Tandis que chez Prévost, c'est Des Grieux qui renonce à son statut social pour suivre jusqu'au bagne, en Amérique « [sa] Manon adorée », avant de rentrer pour raconter sa passion fatale à « l'homme de qualité » auquel l'auteur prête sa plume, chez Dumas, le récit se concentre sur le sacrifice de la courtisane au grand cœur.
Dumas réhabilite de façon inédite l'image de la femme entretenue. De jouet frivole, - insensible et intéressée, l'irrégulière devient avec lui une victime de l'égoïsme bourgeois. Par générosité, Marguerite a renoncé au luxe d'une vie brillante, puis à son amour lui-même, mais sa sincérité reste cachée au monde comme il faut. Elle est ainsi la victime du préjugé qu'une lorette n'aurait pas de