La dissolution du personnage (cours de master)
Régis Salado (8 et 29 avril 2009) La dissolution du personnage Le devenir du personnage dans les modernités littéraires (XXème siècle)
Le caractère de notre époque est l’ambiguïté et l’indétermination. Elle peut seulement se reposer sur ce qui est en train de glisser, tout en étant consciente qu’elle se repose sur une chose qui glisse, là où les générations précédentes croyaient à la solidité. Il vibre en elle un léger vertige chronique1. Hugo Von Hofmannsthal (1907)
Introduction En guise d’ouverture, je dirai que mon intervention dans ce cours commun aura 3 caractéristiques : bien qu’il s’agisse d’un cours théorique, mon propos sera 1/ Historicisé. En effet, je développerai des réflexions qui valent pour une période donnée : en gros, la période moderniste, qui mène de la fin du 19ème siècle (1890) aux années 50 du siècle dernier, chronologie qui correspond à une définition extensive du modernisme, ce qui permet d'inclure l'immédiate aprèsseconde guerre mondiale et certaines manifestations radicales de ce qu'on peut désigner comme une « crise » de la notion même de littérature, que le titre de l'essai l'essai de Nathalie Sarraute, L'Ere du soupçon, nomme fort bien. C’est une période que la citation de HVH placée en exergue qualifie très exactement comme incertaine, labile, fondée paradoxalement sur des bases instables et sur une conception de la réalité comme « insaisissable » ; cette conception, ou plutôt cette représentation que l’écrivain viennois se donne de son temps, est en opposition à la croyance en la solidité des choses qui pouvait prévaloir pour les générations antérieures : d’où le choix que j’ai fait de la catégorie de « dissolution » pour vous présenter ces réflexions sur le devenir du personnage dans le contexte des modernités littéraires. 2/ 2ème caractéristique de mon propos : il est restreint sur le plan générique, puisqu’il ne sera question que du personnage