La droite française est-elle libérale ?
La politique actuelle de N. Sarkozy, particulièrement en matière économique, penche assez nettement vers l’interventionnisme étatique. Les nombreuses mesures prises par l’Etat français en réaction à la crise des subprimes de 2008 l’ont suffisamment montré : renflouement des banques, prime à la casse et autres subventions pour relancer l’économie. Ce faisant, la politique actuelle de la droite semble renouer avec une certaine attitude gaulliste.
Il est certes bien difficile de définir la doctrine économique du gaullisme. Son inspirateur, Charles de Gaulle, estimait que la vie économique suppose « une impulsion, une harmonisation, des règles, qui ne sauraient procéder que de l’Etat » 1. Il prônait une voie entre capitalisme et socialisme, une troisième voie, reposant sur la « participation », c’est-à-dire sur l’association capital-travail. Mais le mouvement gaulliste sous de Gaulle est une sorte de fourre-tout de pensées politiques. Il a toujours compté son lot de libéraux, de planificateurs et même de progressistes, les « gaullistes de gauche », aussi minoritaires fussent-ils.
Néanmoins, on peut dire que la droite depuis de Gaulle et jusqu’aux présidentielles de 1981 prêche l’intervention de l’Etat sans remettre en cause l’économie de marché. C’est la politique que mène Jacques Chaban-Delmas sous Georges Pompidou (président qui ne faisait pourtant pas mystère de ses convictions libérales). Il cherchait en effet à instaurer une « nouvelle société » et plaidait pour la revalorisation de la planification.
On aurait pu penser qu’en trahissant Chaban-Delmas à la présidentielle de 1974, et en devant ainsi premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, Chirac mènerait une politique inspirée du libéralisme. Il n’en est rien. Chirac mène alors une politique de relance toute traditionnelle. Il affirme en 1975, de veine très gaullienne, que « si un certain libéralisme économique absolu n’est plus défendu par personne, et si le