La dynamique de la stratification sociale
La moyennisation de la société recouvre de multiples dimensions économiques et sociales étroitement liées. La réduction des inégalités de revenus, surtout constatée lors des Trente Glorieuses, traduit une homogénéisation de la consommation des ménages tant au niveau structurel (rapprochement entre catégories sociales de la part des différents postes budgétaires – alimentation, logement, loisirs – dans la consommation totale) qu’au niveau de l’équipement des ménages (généralisation de l’accès à des biens durables comme l’automobile). De même, la scolarisation massive, une mobilité sociale plus forte, contribuent à l’effacement de certaines spécificités socioculturelles et à la diffusion de normes, de valeurs et de modèles de comportements communs au niveau familial (nucléarisation du groupe familial, rapprochement des modèles éducatifs). Les pratiques sociales ont donc tendance à s’uniformiser. Cause et conséquence de ces évolutions, la structure sociale se modifie : déclin des catégories populaires et hausse des cadres et des professions intermédiaires, ce qui concourt au développement des catégories dites « moyennes ». C’est l’ensemble de ces évolutions qui caractérise le processus de moyennisation de la société française.
m Question 2
En passant de 21 % à 42 %, le pourcentage des personnes interrogées disant appartenir à la classe moyenne a doublé de 1966 à 2002.
m Question 3
L’expression subjective du sentiment d’appartenance à une classe sociale a fortement évolué. D’une part, on observe depuis 1982 une baisse du sentiment d’appartenance à une classe sociale : en 1982, 63 % des personnes interrogées déclarent avoir le sentiment d’appartenir à une classe, contre seulement 55 % en 2002. D’autre part, parmi les personnes déclarant avoir le sentiment d’appartenir une classe, 42 % disent appartenir à la classe moyenne en 2002, contre seulement 31 % d’entre elles en 1966. Dans le même temps, la