la démocratie internet (resumé)
1529 mots
7 pages
Dans La démocratie Internet, Dominique Cardon réussit la prouesse de rédiger une synthèse claire, problématisée, pédagogique et, ce n’est pas la moindre de ses qualités, courte, sur une question majeure touchant Internet : sa dimension politique. L’intérêt principal de l’ouvrage de Dominique Cardon est sa cohérence et sa capacité à montrer que les éléments qui peuvent paraître éloignés entre eux et isolés constituent en réalité la trame d’une même histoire politique d’Internet. Il défend la thèse selon laquelle Internet est une opportunité pour la démocratie, grâce aux fondements égalitaires qui ont présidé à sa naissance et à son développement, mais qu’il doit affronter deux tendances fortes qui risquent, si l’on n’y prend garde, de le transformer en média de masse vertical : le développement d’une logique d’audience par les industriels dominant le secteur et la massification de la fréquentation d’internet, qui impose d’élargir le panel des interventions collaboratives du peuple du réseau.
Ce livre s’adresse d’abord à un lectorat non initié et non convaincu, curieux de comprendre et d’agir dans une société évoluant rapidement, mais ne disposant pas de clés suffisantes pour se forger une opinion sur les questions politiques que pose Internet. En effet, le lecteur est d’abord exposé au bruit médiatique dominant, largement webophobe, abusant des anecdotes rapides et des postures craintives, des approximations et des jugements à l’emporte-pièce. Sans instruire le procès des médias dominants, il les décrit tout de même comme des gate keepers [1], ces gardiens de l’ordre culturel et politique, qui souhaitent conserver le monopole de la transmission de la bonne parole à des citoyens considérés comme incapables de se forger une opinion de façon autonome. En décrivant éditeurs et journalistes comme les intermédiaires culturels incontournables entre l’information et un citoyen “infantilisé” [2], Dominique Cardon aide à comprendre la diabolisation dont font trop souvent