La démocratie
Or de nombreuses études empiriques offrent l’image d’une participation inégale des individus à la vie politique. La passivité de nombreux citoyens et leur manque d’intérêt pour la chose publique qui s’expriment, entre autres, par l’abstentionnisme, manifestent une crise de la représentation. Peuvent-ils donc être interprétés comme un facteur d’affaiblissement de la légitimité du pouvoir politique ?
1. Dans une première étape, après avoir rappelé que l’abstentionnisme peut être défini à la fois comme le phénomène de non-participation aux élections et comme toute autre forme de passivité politique apparente, on montrera que l’abstention, sur le plan électoral, constitue un trait de la passivité du citoyen exprimant une crise de la représentation. Dans les démocraties modernes, on assiste en effet depuis de nombreuses années à l’érosion de certaines formes de participation politique traditionnelles (la participation électorale, le militantisme dans les partis ou les syndicats). L’essor de l’abstentionnisme remet-il en cause la citoyenneté et affaiblit-il l’intégration sociale ?
2. Dans une seconde étape, l’accent pourra être mis sur une autre dimension de l’abstentionnisme : en effet, celui-ci ne doit pas être forcément interprété comme un signe de la passivité du citoyen dans la mesure où l’abstention peut revêtir un caractère actif. L’abstentionnisme de citoyens, intéressés par la vie politique et informés, exprime alors un refus de choisir et constitue un acte politique conscient qui peut signifier une hostilité à l’égard du régime politique, des hommes