La démocratie
Le meilleur régime politique possible n’a pas été établi par un décret, ni par une théorie, ni par aucun philosophe. Donc la démocratie n’est pas le meilleur régime politique, tout simplement parce qu’on ne sait pas quel est le régime parfait. La démocratie exprime clairement une préférence de valeur, le choix en faveur de la liberté : mais pourquoi la liberté serait la valeur suprême qui devrait être au fondement de l’organisation politique ? Pourquoi pas l’égalité, le Bien, ou encore le Beau comme principe directeur du vivre ensemble ?
C’est la valeur de la démocratie, et surtout sa limitation qui est en jeu : la démocratie est-elle sans bornes ? Peut-on critiquer ce régime politique ? Nous verrons qu’il est critiquable, comme tout régime. Premièrement nous étudierons l’origine de la démocratie, puis nous comparerons la conception antique du modèle politique à la conception moderne.
1- La démocratie, régime de la parole
- Les sophistes, qui enseignaient la rhétorique, l’art de bien parler, sont les inventeurs de la démocratie.
- Celui qui détient l’art de convaincre, détient aussi le pouvoir.
- L’opinion la plus répandue devient la norme.
2- La démocratie : tyrannie de l’opinion (la conception antique)
- Pour Platon, ce régime politique favorise l’apparition des sophistes parce qu’il est fondé sur le règne de l’opinion. La démocratie est la traduction politique du « relativisme » des sophistes.
- De plus, selon lui, la multitude ne peut pas bien gouverner, car elle ne peut voir avec discernement le bien commun, et ne cherche que son intérêt individuel. Il faut donc éviter tout fonctionnement démocratique. « La démocratie n’est que la tyrannie du peuple, qui est ignorant et animal. »
3- La démocratie : un moyen et non une fin (la conception moderne)
- Tocqueville juge que la modernité est caractérisée par une tension fondamentale entre les deux passions politiques humaines : l’égalité et la liberté. La démocratie est d’abord