La démocratie
Qui proclamerait son admiration et sa préférence pour un régime totalitaire ? Même des mouvements théocratiques en appellent à la démocratie pour obtenir droit de cité dans des contrées ou dans des régimes qui les contestent. Même des partis fascisants ou fascistes estiment avoir pleinement le droit de bénéficier des libertés démocratiques pour s’organiser et s’exprimer publiquement, bien qu’ils soient des ennemis de la démocratie. La plupart disent qu’en démocratie personne ne doit être « diabolisé » mais, au contraire, tout le monde doit pouvoir agir et s’exprimer librement.
Si on n’oppose plus guère « absolutisme » – « théocratie » – « despotisme » – « tyrannie » – « monarchie » à « démocratie », en revanche « dictature » et « dictateur » font retour dans le langage répandu, tandis que recule « totalitarisme » ; le succès de ce vocable en guise de seul et unique antonyme à « démocratie » durant toute la guerre froide dut beaucoup aux écrits de Hannah Arendt1.
Pour clarifier les significations, il faut laisser de côté louanges ou reproches : la seule considération des principes et des notions offre un champ de réflexion suffisamment