La dénonciation par le rire vous semble-t-elle efficace ? Dans l’esprit de la plupart des amateurs d’oeuvres humoristiques, le rire s’identifie principalement à la distraction. Pourtant ce n’est pas d’abord cette exaltation que cherche à faire passer les auteurs utilisant ce procédé. Ainsi, il est judicieux de se demander si le rire est véritablement une arme efficace. Il est vrai que dénoncer par le rire est une forme de critique accessible à tous à travers récits, pièces de théâtre ou médias et qu’un bon écrivain peut arriver à nous faire adhérer aux idées qu’il défend par la satire ou le comique. Cependant, le message peut être survolé par le lecteur ou spectateur qui peut uniquement retenir le caractère divertissant d’une oeuvre. I-Le rire de la comédie A-La fonction critique du rire La fonction critique du rire s'exprime largement dans la tradition du théâtre de rue. Ainsi, les farces médiévales constituaient un exutoire, les représentations étant un moyen d'exprimer sous forme de dérision des critiques qui n'auraient pas pu être formulées autrement sous peine de prison. Dans Tartuffe de Molière, l'auteur critique les défauts de l'homme et par exemple l'aveuglement d'Orgon qui attend de voir son cher ami caresser sa femme pour comprendre que ce dernier n'est pas le saint qu'il prétend être. Le style de Molière se caractérise par l'usage fréquent de l'ironie, dont il se sert pour faire rire des défauts de ses contemporains. L'objectif est donc double, il est à la fois de provoquer le rire, mais aussi de dénoncer les défauts. B-Le rire, vecteur des idéologies En 1939, Giraudoux publie Pleins Pouvoirs, un essai ardu dans lequel il exprime ses idées pessimiste de façon abrupte. En 1945, il publie La folle de Chaillot qui se révèle être une représentation théâtrale mettant en scène des personnages loufoques et originaux dans laquelle les idées de Pleins Pouvoirs sont conservées. Cette comédie est en même temps une satire qui dénonce les méfaits de