La fable des porcs épics ou la fable des hérissons
Schopenhauer
Les porcs épics mènent une vie solitaire l’été, ils jouent beaucoup, se cachent sous les feuilles mortes, mangent mais avec l’hiver, il y a du gel, il fait de plus en plus froid, il devient très difficile de se divertir, de s’occuper, de mener une vie solitaire. Ils décident donc de se rapprocher pour se tenir chaud mais plus ils se rapprochent pour se réchauffer et plus ils se font mal (car ils piquent). Tout le pb des hérissons est de savoir se tenir près des autres sans être trop près pour ne pas se faire mal -> il faut savoir trouver la juste distance, i.e. trouver les règles de politesse permettant de communiquer, une distance moyenne pour une vie moyenne, pas trop froid mais pas si chaud.
Nietzsche admire beaucoup cette fable car il y voit une fable sur la médiocrité de la vie en troupeau qui est un renoncement pour des êtres incapables de vivre seuls.
Freud, en hommage à Schopenhauer, a eu toute sa vie un dessous de table en porc épic.
Schopenhauer est un philosophe tragique. La volonté et la souffrance sont ses deux concepts clés. La vie est souffrance car la vie est volonté. Par volonté, Schopenhauer entend le principe ontologique de la vie ; la vie est vouloir vivre et là où il y a vouloir, désir, il y a forcément l’expérience du manque -> la vie ne peut jamais être satisfaite car aussitôt un désir comblé, nous nous ennuyons. Mouvement du balancier de la vie : être tendu vers la satisfaction puis ennui. La vie est tragique car naturellement orienté ver le désir de bonheur mais il n’y a pas de bonheur possible. La vie est souffrance.
Les hérissons l’été se divertissent puis s’ennuient en hiver et se dirigent alors vers la société mais ils souffrent. Dans les deux saisons, mouvement du balancier, insatisfaction.
En absence de l’être aimé, qu’est ce qu’on s’ennuie mais quand on est avec lui, on ne pense qu’à retrouver sa solitude. Celui qui a « une véritable chaleur intérieure