La fatalité avec Saint-Denys Garneau (Cage d’oiseau ) et Émile Nelligan (Les corbeaux)
Tout d’abord, les auteurs ont une même vision de la fatalité dans leurs poèmes. Dans le poème Cage d’oiseau d’Hector de Saint-Denys Garneau, le thème principal illustré est la mort. Des vers comme « C’est la mort qui fait son nid» et «La mort dans ma cage d’os»
(L.5 et 14) utilisent le mot mort explicitement à plusieurs reprises. Puis, dans le poème d’Émile Nelligan, Les corbeaux, le champ lexical de la mort est omniprésent tout au long de la lecture. Ainsi, il est écrit : « vols funèbres», « tombeaux» et «ténèbres», ce groupe de mots vient créer l’ambiance de la fatalité. Également, les poèmes sont intimes et personnels. Les deux poètes ont choisi de parler de la fatalité de la vie qui s’achemine toujours vers la mort en utilisant les pronoms personnels «j’» et «mon». Nelligan confie :
« J’ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux»(L.1) et Saint-Denys Garneau utilise la répétition de l’expression « ma cage d’os» dans son poème. Bref, les deux auteurs symbolistes présentent des œuvres littéraires possédant le thème de la mort et utilisent la première personne pour parler de la même fatalité.
En opposition, la fatalité dont il est question dans les poèmes est traitée de manière différente. Effectivement, dans le poème Les Corbeaux, la fatalité provient d’une entité extérieure au sujet. Lorsque Nelligan utilise la métaphore «De grands corbeaux venus de montagnes célèbres» (L.3) il fait référence à des soucis, représentés par les oiseaux, qui arrivent dans sa vie. C’est donc un malaise extérieur qui provoque la chute du poème.
Tandis que, dans le poème Cage d’oiseau, la source du mal vient définitivement de l’intérieur du sujet. L’auteur écrit : «C’est un oiseau tenu captif/La mort dans ma cage d’os» (L.13-14). Il est évident que l’être se fait manger de l’intérieur par un oiseau associé à la