La fonction de guerrier chez le poète
La poésie est une chose peut aisée à délimiter, sujet souvent controversée que celui de la création poétique tant au sujet de son contenu que de ses auteurs. Parle-t-on d’inspiration ou de travail ? Si ces questions prêtent à réflexion, le créateur, c’est-à-dire le poète lui-même est tout autant une source de questionnement. Est-il un génie ou un travailleur acharné ? Ce qui intéressera notre cogitation est avant tout les rôles que ce dernier peut investir et assumer. La théorie de la tri-fonctionnalité établie par Georges Dumézil dans Jupiter, Mars, Quirinus définit : la fonction de commandement et de sacré, celle de la force guerrière et celle de la fécondité. En se basant sur cette théorie, cela a permis de scinder la communauté des poètes en trois ensembles distincts selon les qualificatifs suivants : le mage, le guerrier, le producteur. Le mage serait ce poète qui appartient au souverain de par le caractère religieux de son œuvre et revêtirait une fonction sacerdotale, il serait investit d’un pouvoir divin et servirait d’intermédiaire entre les Dieux et les hommes. Le producteur, si on s’en tient à l’origine grecque du mot poésie provenant du terme « poiein » signifiant « fabriquer », serait celui qui est capable de produire, d’inventer. Le guerrier, autour duquel nous allons développer notre pensée, se qualifierait par sa capacité à défendre ses idées et non pas au sens physique comme on l’entend habituellement.
Comment reconnaître un poète guerrier au sein du foisonnement intensif qu’est la production poétique ? Quelles sont les armes dont ceux-ci disposent ?
Pour mener à bien cette réflexion nous présenterons les côtés militant et engagé que peuvent abhorrer le poète, puis des armes dont ceux-ci usent allègrement. Pour parfaire notre raisonnement nous montrerons les limites d’une telle position.
I. Le militantisme et l’engagement. Lorsque l’on combat pour une idée, la parole est liée à l’action. Il